Le regard de celui qui passe le seuil de cette salle plonge dans une dimension inconnue.
Le tableau est le porche d’un espace de lumière qui ouvre au spectateur l’antre de son être intime.
La frontière entre l’objet et le sujet qui se tient devant est emportée dans un torrent d’émotions.
Le tableau vient à moi. Je cours à sa rencontre. Et nous nous étreignons : une histoire qui n’en finit pas de se raconter, histoire ardente où se mélangent le feu des profondeurs et la lumière des hauteurs.
Je suis entrée sur mes pieds, ayant à la bouche des jugements d’esthète, je ressors la tête en bas, toutes oreilles ouvertes au chant de mes entrailles et dans le coeur Ia lumière rayonnante d’une vérité vécue.
Le monde et moi. Moi et le monde. Cela ne fait qu’un.
Danièle Léon-Maurette